Vous rêvez de monter sur scène, de manipuler une console lumière ou de tourner des images, mais l’irrégularité des contrats vous inquiète ? Le statut d’intermittent du spectacle est taillé pour amortir ces périodes creuses via une indemnisation spécifique, tout en vous laissant la liberté d’enchaîner les projets créatifs. Dans cet article, vous découvrirez les conditions d’accès, les démarches administratives et nos meilleures stratégies d’étudiant·e pour construire un volume d’heures solide sans brûler les étapes.
Qu’est-ce que le statut d’intermittent du spectacle ?
Le régime intermittent est rattaché aux annexes 8 (technicien-ne-s) et 10 (artistes) de l’assurance-chômage. Il reconnaît la discontinuité inhérente à la production artistique en ouvrant droit, sous conditions, à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi versée par France Travail. Pour une première admission, vous devez justifier 507 heures de travail sur les 12 derniers mois auprès d’employeurs issus du monde du spectacle.
Les conditions d’éligibilité en 2025 : le détail à connaître absolument
- Âge : avoir moins de 67 ans au moment de la demande.
- Volume d’activité : 507 h dans la période de référence, dont :
- Jusqu’à 70 h d’enseignement artistique retenues (< 50 ans) ou 120 h (≥ 50 ans).
- Maximum 10 h de travail par jour et 48 h par semaine (techniciens), sauf dérogation conventionnelle.
- Nature des contrats : CDD d’usage (CDDU) successifs, sans délai de carence, ni prime de précarité.
- Inscriptions : être ou devenir demandeur·euse d’emploi à France Travail dès que le seuil est franchi.
Démarches administratives : votre check-list pas à pas
- Collecter vos AEM (Attestations employeur mensuelles) : chaque employeur doit vous remettre ce document, indispensable pour prouver vos heures.
- S’inscrire/Actualiser votre situation sur francetravail.fr et cocher la case « Spectacle – intermittents » afin d’ouvrir un dossier Annexes 8/10.
- Déposer une demande d’ouverture de droits en joignant vos contrats, bulletins et AEM.
- Suivre votre déclaration de situation mensuelle (DSM) : vous indiquez heures, cachets et salaires chaque mois pour déclencher le calcul de vos indemnités.
- Exercer (au besoin) le droit d’option si vous cumuliez déjà des allocations « régime général » : dès que les 507 h sont validées, un changement de régime peut être plus avantageux.
Atteindre les 507 heures quand on est étudiant : 6 stratégies gagnantes
- Profitez des créneaux hors enseignement : interventions pédagogiques (stages, ateliers) comptent jusqu’à 70 h ; idéal pour combiner études et pratique.
- Diversifiez vos postes : un·e régisseur·se lumière peut aussi faire de la captation audio ou de la régie plateau — chaque mission alimente votre compteur.
- Ciblez la haute saison culturelle (mai-septembre, fêtes de fin d’année) où festivals et tournées multiplient les contrats courts.
- Restez mobile : surveillez les appels à projet des scènes nationales et SMAC (Scènes de Musiques Actuelles), souvent en recherche de jeunes talents pluridisciplinaires.
- Exploitez le réseau associatif étudiant : bureaux des arts, compagnies universitaires, radios campus débouchent sur de vrais CDDU déclarés.
- Tenez un tableau de bord hebdo : notez heures, cachets, employeurs, et dates d’envoi des AEM pour éviter les oublis qui coûtent des droits.
Indemnisation, formation et avantages sociaux
Une fois admis·e, vous percevez l’ARE Spectacle pendant les périodes sans contrat, dans la limite de 243 jours. Le montant journalier dépend du salaire de référence, plafonné selon l’UNÉDIC.
Côté évolution professionnelle, vous cotisez automatiquement à l’AFDAS (Assurance Formation Des Activités du Spectacle), qui finance vos stages (son, MAO, gestion de production, etc.) via le Compte Personnel de Formation. En 2019, plus de 27 000 intermittents en ont bénéficié, preuve que se former reste le meilleur moyen de sécuriser et diversifier vos missions.
N’oubliez pas la Caisse des Congés Spectacles : chaque employeur y déclare vos salaires, et vous touchez une indemnité annuelle équivalente à vos congés payés.
Les erreurs fréquentes à éviter
- Oublier de récupérer une AEM : sans elle, vos heures sont invisibles pour France Travail.
- Confondre « cachet » et « heure » : les artistes doivent vérifier la conversion (un cachet est à peu près équivalent à 12 h).
- Déclarer trop tardivement : la DSM (Déclaration de Situation Mensuelle) doit être complétée chaque début de mois ; un retard peut suspendre vos paiements.
- Sous-estimer les heures d’enseignement : au-delà des 70 h (ou 120 h), elles ne sont plus comptabilisées ; planifiez-les stratégiquement.
- Omettre le droit d’option : rester au régime général quand l’annexe est plus favorable vous fait perdre de l’argent.
Transformez l’intermittence en tremplin
Préparez votre dossier, documentez chaque mission et exploitez les dispositifs de formation. Vous gagnerez en stabilité sans sacrifier la liberté créative qui vous anime. À vous de jouer, la scène n’attend plus que vous !
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