Comment faire un film d’animation en stop motion ?

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Le stop motion, ou animation en volume, est une technique fascinante qui donne vie à des objets inanimés, image par image. Bien que cette méthode demande patience et rigueur, elle séduit par son rendu unique, chaleureux et artisanal. Des classiques comme L’Étrange Noël de Monsieur Jack de Tim Burton ou Wallace et Gromit de Nick Park ont montré à quel point le stop motion peut être expressif et poétique. Voici un guide complet pour faire un film d’animation en stop motion, de la préparation à la postproduction.

L’idée et le scénario : poser les bases du récit

Comme pour tout film, tout commence par une inspiration. Elle peut être simple (un personnage qui cherche un objet, une histoire d’amour, une scène burlesque…) ou plus complexe. Il faut ensuite développer l’idée en scénario, avec un début, un développement et une fin. Même si le film est muet, le récit doit être clair visuellement.

L’animation stop motion étant chronophage, il est recommandé de prévoir un format court (1 à 5 minutes pour un premier projet). Chaque seconde nécessitant environ 12 à 24 images, un film d’une minute demande déjà plus de 1 000 photos !

Le storyboard : visualiser le film à l’avance

Le storyboard est un outil indispensable pour créer un film d’animation en stop motion. Il s’agit d’une série de dessins représentant chaque plan du film. Cela permet de planifier les mouvements, les angles de caméra et les transitions. Il aide aussi à éviter les erreurs de continuité pendant le tournage.

À ce stade, on peut aussi créer un animatique : un montage rapide des images du storyboard avec un timing approximatif. Cela permet d’estimer la durée de chaque scène et d’ajuster le rythme.

La création des décors et des personnages du film d’animation en stop motion

Faire un film d'animation en stop motion
Faire un film d’animation en stop motion

Le stop-motion repose sur des éléments physiques : figurines, objets, éléments de décors… Il faut donc tout construire à la main en récupérant des matériaux. Les personnages sont souvent faits de pâte à modeler, de fil de fer recouvert de mousse, ou même de LEGO ou Playmobil.

Il est essentiel que les marionnettes soient articulées : bras, jambes et tête doivent pouvoir bouger sans se casser. Certains utilisent donc des armatures métalliques internes (squelettes) afin de stabiliser les mouvements.

Les décors doivent être adaptés à la taille des personnages. Ils peuvent être en carton, tissu, bois, ou faits à partir d’objets du quotidien. Une attention particulière doit être portée à l’échelle et à la cohérence esthétique.

L’éclairage et la caméra : créer l’ambiance

Une bonne lumière est cruciale en stop motion. Elle doit être fixe, douce et stable pour éviter les scintillements entre les prises. Les éclairages LED avec diffuseurs sont recommandés. C’est pourquoi il est aussi important de bloquer toute lumière naturelle, car elle change au cours de la journée.

La caméra peut être un appareil photo reflex, une webcam HD ou même un smartphone (avec un trépied et une application dédiée). Ce qui compte, c’est la stabilité : l’appareil ne doit surtout pas bouger entre les prises.

Des logiciels comme Dragonframe, Stop Motion Studio ou iStopMotion permettent de prendre les images une à une et de les visualiser immédiatement dans l’ordre chronologique.

L’animation en stop motion : faire bouger l’immobile

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Faire un film d’animation en stop motion

C’est l’étape la plus longue mais aussi la plus magique : animer image par image. Le principe est simple : on bouge légèrement les personnages ou objets, on prend une photo, puis on recommence. Lorsqu’on assemble les images à 12 ou 24 images par seconde, le mouvement prend vie.

Quelques conseils :

  • Utiliser un guide de mouvement (les onion skins dans le logiciel) pour voir les images précédentes et maintenir une cohérence.
  • Être précis et patient : les mouvements trop brusques rendent l’animation saccadée.
  • Prendre des notes sur les positions ou les gestes à faire pour éviter les erreurs.
  • Éviter de toucher le décor ou la caméra pendant l’animation.

Le son : bruitages, voix et musique

Une fois les images assemblées, on passe au montage sonore. Le film stop motion peut être accompagné de dialogues, de bruitages (le bruit des pas, des objets, etc.), de musique ou de voix off.

Les bruitages maison sont souvent utilisés : papier froissé pour le vent, riz dans une boîte pour les pas, etc. Pour les voix, il est possible d’enregistrer soi-même ou de faire appel à des amis comédiens.

La musique joue un rôle essentiel dans l’ambiance dans la création d’un film d’animation en stop motion. Elle peut être composée spécialement ou libre de droits (attention aux droits d’auteur si vous publiez votre film).

Le montage et la postproduction du film d’animation en stop motion

Avec tous les éléments (images et sons), il est temps de monter le film. Des logiciels comme Adobe Premiere Pro, DaVinci Resolve ou iMovie permettent d’assembler les plans, de couper les erreurs, d’ajuster le rythme, et de synchroniser les sons.

À cette étape, on peut aussi ajouter :

  • Des titres et crédits.
  • Des effets spéciaux (flammes, fumée, transitions).
  • Une correction des couleurs pour uniformiser le rendu.

Diffuser son film d’animation en stop motion

Un film stop motion, même amateur, peut vivre une belle carrière. Il peut être diffusé sur YouTube, Vimeo, Instagram, ou proposé à des festivals de courts-métrages. Certains festivals sont même spécialisés dans l’animation (comme Festival d’Annecy, Anima…).

Partager son film, c’est aussi l’occasion de recevoir des retours, de faire connaître son travail et de rencontrer d’autres passionnés.