La place des femmes dans le cinéma et l’audiovisuel

Le cinéma et l’audiovisuel, ont longtemps été dominés par une majorité d’hommes, tant devant que derrière la caméra. Cependant, au fil des années, des femmes de talent ont su s’imposer. Elles ont marqué l’histoire de cette industrie, ouvrant ainsi la voie à une égalité toujours en quête de concrétisation. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est essentiel de revenir sur cette dynamique. Il faut mettre en lumière des figures inspirantes comme Laurelenn Berteau, ancienne étudiante de l’école 3iS. Elle incarne à elle seule les défis et les réussites des femmes dans le monde du cinéma.

À la conquête de l’égalité

Dans l’histoire du cinéma, plusieurs figures féminines ont été des pionnières. Elles ont su s’imposer dans un milieu où leur place était souvent minimisée. De Agnès Varda, l’une des premières réalisatrices à recevoir un César d’honneur, à Maya Deren, qui a révolutionné le cinéma expérimental avec son court-métrage « Meshes of the Afternoon«  (1943), en passant par Chantal Akerman, une figure incontournable du cinéma féministe et de l’avant-garde, elles ont toutes contribué à briser des barrières. Avec son chef-d’œuvre « Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles«  (1975), Akerman a profondément modifié les codes du cinéma narratif traditionnel. Cependant, même aujourd’hui, la parité dans l’industrie du cinéma reste un enjeu majeur.

Les chiffres sont clairs : malgré l’influence croissante des femmes dans le cinéma, une étude du CNC révèle que les femmes représentent encore seulement 20% des réalisateurs en France. Cette proportion reste insuffisante, d’autant plus qu’elle varie en fonction des rôles. Les actrices sont nombreuses, mais les réalisatrices, productrices et chefs opératrices restent largement minoritaires. Ce constat alimente toujours les débats sur la place des femmes dans la profession.

Agnès Varda
Maya Daren
Chantal Akerman

Laurelenn Berteau : une voix inspirante

Dans ce contexte de lutte pour plus d’égalité, le témoignage de Laurelenn Berteau, ancienne étudiante en Écriture & Réalisation Fiction à l’école 3iS, résonne avec force. Actuellement réalisatrice du court-métrage « L’Héritière« , Laurelenn a fait part de son expérience en tant que femme dans le cinéma. Elle rappelle l’importance d’une formation solide qui permet de développer non seulement des compétences techniques, mais aussi une confiance en soi face à un environnement parfois hostile.

« Lors de mes études à 3iS, j’ai pu développer ma créativité, mais aussi apprendre tous les rouages de la fabrication d’un projet. Cet apprentissage, à la fois théorique et pratique, c’est ce que je retiens de plus précieux », explique-t-elle. Son parcours à 3iS lui a permis de se familiariser avec toutes les étapes du processus créatif et de production. Cette connaissance globale est essentielle dans un milieu où la hiérarchie est complexe, et où les relations humaines sont cruciales pour mener à bien un projet.

 

Cependant, elle n’ignore pas que la réalité du terrain est parfois bien différente pour une femme. Lors de son stage de fin d’études, Laurelenn a été confrontée à des situations où son genre a été un frein. « Il est essentiel d’avoir conscience que ces inégalités existent et que se taire, c’est les laisser perdurer. Oser en parler est une nécessité », ajoute-t-elle, soulignant l’importance de dénoncer ces inégalités et de les combattre.

Me Too, une prise de conscience nécessaire

Le mouvement Me Too a brisé le silence autour des violences et discriminations sexuelles dans l’industrie du cinéma. Ce mouvement a mis en lumière les comportements inacceptables de certaines figures de l’industrie. Il a également révélé les rapports de pouvoir abusifs. « Le chantage peut parfois servir de levier d’influence : ‘Si tu ne fais pas ceci ou cela, tu n’auras plus de travail. Je peux ruiner ta réputation.' »

Le message de Laurelenn Berteau est clair : face à ces injustices, il est essentiel de protéger son bien-être et sa dignité. « Une mauvaise expérience ne définit ni une carrière ni une valeur professionnelle. » Le cinéma doit être un lieu où chacun peut s’épanouir, indépendamment de son genre ou ses origines. Il est important d’imaginer un monde plus juste, comme le disait Agnès Varda : « La liberté, c’est de l’imagination, et le féminisme, c’est imaginer l’égalité. »

Encourager les futures générations

Le témoignage de Laurelenn est une véritable source d’inspiration pour les jeunes générations qui aspirent à travailler dans l’industrie du cinéma. Son message est clair : croire en son talent et en sa légitimité est fondamental. Les moments de doute et de découragement sont inévitables. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue son objectif et l’importance de son travail.

« Imaginer une industrie plus juste, c’est déjà commencer à la transformer. » Ces mots résument l’essence même du combat pour l’égalité dans le cinéma. Il est crucial de soutenir les femmes et de leur offrir les outils nécessaires pour s’imposer dans ce milieu. Les écoles comme 3iS jouent un rôle déterminant en formant les étudiants aux réalités complexes du secteur.

Un cinéma égalitaire

La route vers l’égalité dans le cinéma et l’audiovisuel est encore longue. Cependant, les femmes qui œuvrent chaque jour pour transformer l’industrie nous montrent qu’il est possible de changer les choses. Des initiatives comme celle de Laurelenn Berteau, ainsi que des figures emblématiques comme Agnès Varda, contribuent à réinventer l’industrie, lentement, mais sûrement. L’heure est à l’espoir et à l’action. En soutenant les femmes, en encourageant les talents, et en ouvrant des espaces de création, nous pourrons, à terme, bâtir un cinéma véritablement égalitaire.